Claudia Rivera, représenter notre communauté latino-américaine

photo©helenetchen

Bonjour Claudia, tu te définis comme artiste, curatrice et modèle : pourrais-tu commencer par nous présenter brièvement ton travail et tes sources d'inspiration ?

Je m'appelle Claudia Rivera, je suis une artiste pluridisciplinaire franco-péruvienne et descendante d’indigènes Huancas du côté de mon père. Mon travail repose sur l'organisation d'événements, la photographie et la création de contenu. Toutes ces activités sont structurées entre ma nouvelle agence, Amaru et mon projet associatif, appelé Lo Nuestro.

Qu’est-ce que l'artivisme pour toi ? Te définis-tu comme artiviste ? Pourquoi ?

Pour moi, l'artivisme consiste à mélanger l'art avec quelque chose de puissant, l'activisme. Je me définis comme artiviste, dans le sens où je considère que mon travail est politique. Faire entendre nos voix et raconter nos histoires est un acte politique, puisque travailler sur les représentations est politique. Je travaille avec des minorités, que je veux rendre visibles.

photo©salomeglrr

Tu as récemment présenté une exposition chez Artivistas : « Nuestro dulce hogar », tu animes aussi chez nous un atelier régulier « Nuestras memorias ». Que partageons-nous, de ton point de vue, en tant que diaspora latino-américaine à Paris ?

À Paris les personnes issues de la diaspora latino-américaine partagent énormément, même si elle proviennent de pays différents. Le fait d’être ici si éloignés culturellement et géographiquement de nos pays, nous fait ressentir un sentiment de nostalgie très fort, qui se retrouve dans toutes nos créations. Je souhaite représenter nos communautés, notre communauté latino-américaine, dans un pays où nous n'avons jusqu'à présent pas beaucoup d'espace médiatique. C'est très beau de voir comment chacune et chacun, avec ses propres projets, va dans la même direction.

« Lo nuestro », la communauté que tu animes s’est aussi et avant tout agrégée autour de fêtes et de festivals : quelle place occupe la célébration dans ta vision du monde ? Est-ce, selon toi, une partie indissociable de notre ADN latino ?

La célébration est quelque chose que l'on retrouve dans de nombreux pays d'Amérique latine. Cette action de célébrer ne se limite pas à faire la fête, qui est la première chose à laquelle on pourrait penser, mais il y a aussi plusieurs moments importants de l'année, des commémorations religieuses ou païennes. J'ai l'impression que le calendrier de ces commémorations est quelque chose d'important dans nos cultures, car c'est un moment où nous pouvons nous retrouver, et c'est justement ce que j'essaie de transmettre à travers mes projets. Célébrer, se retrouver et partager, c'est quelque chose que nous faisons de manière très authentique en Amérique latine. Et que nous avons besoin de faire aussi de ce côté du monde !

photo©helenetchen

Quels sont tes prochains projets ? As-tu des choses à nous annoncer ?

Mes projets actuels sont la fête que j'organise à la Machine du Moulin Rouge, qui s'appelle « La noche nuestra ». Tout ce qui viendra après n'est pour l'instant qu'à l'état de discussions, mais toujours avec cette envie de faire connaitre notre culture et de construire un réseau d'artistes latino-américains à Paris. L'objectif est de tisser davantage de liens entre les Latino-américains qui habitent dans différentes parties du monde. Créer ces ponts entre nous tous !