Cristian Laime, l'art est un langage universel qui doit être compris partout.

Bonjour Cristian, pourrais-tu commencer par nous présenter brièvement ton travail et tes sources d'inspiration ?

Bonjour ! Mon travail consiste essentiellement à peindre autant que possible et à réfléchir à ce que je peins. Observer mon environnement tout en essayant de comprendre ce qui se passe dans le monde pourrait être considéré comme ma source d'inspiration. C'est essentiel que mon travail ne se limite pas à une lecture locale, je crois fermement que l'art est un langage universel qui doit être compris partout.

Qu'est-ce que l'artivisme pour toi ? Te définis-tu comme un artiviste ? Pourquoi ?

Bien sûr, je pense que l'artivisme consiste à proposer un art conscient, rationnel et engagé dans les changements sociaux en faveur d'un monde meilleur. Je suis complètement artiviste : mon travail repose toujours sur un concept qui précède et qui succède aux formes. Le sens vient aussi après le travail de l'artiste, et le dépasse. Je suis convaincu qu'on ne peut comprendre une œuvre d'art qu'en connaissant la pensée de l'artiste, mais aussi en se connaissant soi-même.

Dans ton œuvre, tu représentes très régulièrement ta mère. Que signifie cet

hommage récurrent ?

Je pense qu'elle incarne deux symboles fondamentaux de la culture andine, « la mère » et la « Pachamama » (la mère terre), deux invocations féminines physiques et spirituelles, du moins c'est ainsi que je les comprends, car leur signification transcende le temps. Toutes deux évoquent la vertu du respect et de l'empathie envers la nature, dont on ne peut se passer, et je pense que c'est la raison pour laquelle j'ai besoin de la peindre si souvent.

Il y a quelques mois, vous avez reçu une très importante distinction française. Pouvez-vous nous dire de quoi il s'agit et ce que vous ressentez en recevant une telle reconnaissance ?

C'est vrai ! La médaille de l'ordre des arts et des lettres, décernée par le Ministère de la Culture de la République française, par l'intermédiaire de son Ambassade en Bolivie. Je suis désormais « Chevalier » et j'en suis très heureux, car cela représente une nouvelle étape importante dans ma carrière de peintre et une nouvelle raison de continuer à créer avec plus d'élan qu'auparavant. 

Quels sont vos prochains projets ?

Je suis en train de créer de nouvelles collections, certaines revisitant l'histoire locale et universelle en explorant les matériaux et les effets visuels . Je pense qu'il est bon d'analyser le passé d'un point de vue artistique, afin de mieux comprendre notre présent et de faire connaître d'autres modes de pensée.