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LA RÉSISTANCE DES SYMPTÔMES

MULTITUDES, LEÓN FERRARI

Pourquoi exposer León Ferrari dans une galerie d’art contemporain voulant innover et incarner les luttes de notre époque ? Peut-être parce qu’il a été, dès les années 60, l’un des premiers artistes latinoamericains à nous montrer que l’art peut devenir une arme puissante contre les institutions les plus oppressives, de l’Eglise catholique aux gouvernements dictatoriaux, en passant par la politique étrangère des Etats-Unis.

Ces expositions ont, tour à tour, été source de polémiques, été vandalisées et ont déclenché des débats de société, auxquels il a participé activement via de multiples écrits, d’une actualité poignante. Elles ont très concrètement fait gagner du terrain à la liberté d’expression dans la jurisprudence constitutionnelle argentine. Quoi de plus cher à un artiste engagé ?

Peut-être aussi parce qu’il s'amusait à moquer le marché de l'art en déjouant ses normes et ses codes. Il produisait, par exemple, des sérigraphies dont la numérotation était remplacée par un signe infini, symbole de partage et de démocratisation de son art. Il aimait expérimenter et mélanger les techniques, ce qui lui évitait d'être mis dans des cases. Bref, il ne se prenait pas très au sérieux, comme en atteste son éternel sourire en coin. 

Peut-être enfin, parce que son art nous parle encore aujourd’hui. Dans cette exposition vous pourrez reconnaître certains de ses classiques, que ce soit La Civilización Occidental y Cristiana, Primera carta el papa ou encore Kamasutra. Mais nous avons choisi de mettre l’accent sur une série de héliographies, de sérigraphies et de lithographies qui nous renvoient comme un miroir nos quotidiens contemporains.

Des multitudes d’individus qui semblent très organisés et en même temps, perdus. Des voitures, des autoroutes, des appartements, par milliers. Ces villes qui nous engloutissent. En les observant, on croirait entendre un cri de désespoir contre la solitude et l'automaticité de nos vies de tous les jours. Comme une intimation à dérailler, à retrouver le chemin de la liberté et de la créativité ! 

Cette exposition n’aurait pas pu voir le jour sans l’aide précieuse de Natalia Giacchetta du Centro de Edición, de la famille Ferrari via la Fundacion Augusto y León Ferrari Arte y Acervo et de l’Ambassade d’Argentine en France, dont tout particulièrement Carolina Ghiggino. Nous les remercions. 

Nous vous invitons à y découvrir les fondements de l’artivisme !


Paula Forteza, fondatrice d’Artivistas
 

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