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LA RÉSISTANCE DES SYMPTÔMES

EXTRACTIVISTAS : MONTAGNES 

SUR LE CIEL

DU 02/05 AU 02/06

Le paysage, cette étendue spatiale, naturelle ou transformée, qu’un territoire présente à un observateur, est par sa définition délimité par le regard humain. Que se passe-t-il dans les sous-sols ? Quelles énergies déplacent et façonnent les espaces que nous habitons ? Pour María Ibañez Lago, interroger le paysage de l’en dessous c’est s’intéresser par les forces majeures qui dessinent le dessus.

Faisant écho à la spoliation continue de la planète, Extractivistas dévoile couches et sous-couches de richesses minérales que l’Homme exploite avec une certaine indifférence. Source de conflits politiques et d'inégalités sociales, l’extraction et son terrain de jeu sont ici mis en scène par l’artiste, qui dispose dans la salle objets et ornements pour laisser le spectateur reconstruire une dramaturgie d’épuisement. Dans nos imaginaires, les peintures se peuplent d’une main-d'œuvre travaillant dans des conditions souvent éprouvantes, et de mains dirigeantes qui, poussées par un désir d’opulence, ont depuis longtemps assumé leurs rôles d’exploitants. 

Les paysages peints par l’artiste sont ceux des exploitations en Amérique latine, plus précisément du sud du continent. Dès le Cerro de Potosi, lieu d’extraction de l’argent par les colonisateurs espagnols, jusqu’au projet actuel d’exploitation de gaz de schiste Vaca muerta en Patagonie argentine, aucun territoire n’est épargné par la quête historique de ressources. Ce dépouillement des richesses naturelles mobilise connaissances technologiques et scientifiques au profit d’une croissance non raisonnable dont les fruits sont mal repartis. 

Ibañez Lago propose un renversement. Un renversement de notre notion de paysage : observer ce qui est invisible au regard, l’énergie de l’en dessous. Un renversement de notre vision anthropocentrique : déplacer le centre pour enfin rétablir l’ordre. Un renversement de nos rapports : la vie circule d’en bas en haut, d’en dessous vers le dessus. Nous voilà dans un monde qui laisse place à ce qui le porte.

Ana Sonderéguer

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

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