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LA RÉSISTANCE DES SYMPTÔMES

Antonio Segui sans démagogie

DU 09/12 AU 01/02

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Chez Antonio Seguí, la politique apparaît rarement comme un slogan. Elle circule en arrière-plan, dans une ironie discrète, dans l’observation amusée, mais lucide, de la société. Né en Argentine et marqué par les bouleversements de son pays, les coups d'Etat à répétition et notamment la dictature de 1976-1983 qui l’a empêché d'y retourner, Seguí a préféré la distance humoristique à la dénonciation frontale. « L’art est le seul moyen de se battre sérieusement », disait-il.

 

Ses influences de Grosz à Daumier, ou encore les caricatures politiques de journaux de son enfance, lui permettent d’avoir un regard éveillé sur les comportements humains. Seguí s’attache aux effets que la ville, l’autorité, ou encore la bureaucratie produisent sur les individus.

 

Seguí ne cherche pas la provocation. Il choisit la satire douce. Sa critique sociale se cache dans ces petites foules qui révèlent l’absurdité de nos habitudes et la manière dont la politique travaille silencieusement nos vies. C’est peut-être là que réside son art, faire réfléchir sans lourdeur, en laissant au spectateur l’espace pour reconstruire ce que l’artiste, subtilement, met en jeu.


Dans cette série de travaux sur papier que Clelia Taricco a choisi spécialement pour Artivistas, nous découvrons l’actualité criante tant de l’engagement progressiste de Segui, que de ses choix graphiques, à base de couleurs fluorescentes et de collages. Nous y retrouverons ses personnages légendaires dans des dialogues politiques impossibles, présentant des “gros rapports” incongrus ou annonçant de faux adieux aux armes. L’exposition nous offre un trait d’union inattendu entre la production de l’artiste des années 70’s et notre monde contemporain, dont les dérives semble-t-il avoir anticipé.

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